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ECUADOR

Journal de bord

Suite au vol de mon sac à dos à Tumbes, je vais essayer de refaire le journal de bord Equateur dans la mesure de mes souvenirs. Mon carnet se trouvait dans mon sac. Bien sûr que bien des détails manqueront mais j’essaierai d’être le plus exact possible.

 

Vendredi, 14 juin 1996
Lever vers 5h30 pour ensuite se rendre à Kloten. A l’aéroport l’enregistrement des bagages se fait sans problème et l’avion d’Iberia (1) part à l’heure soit à 8h30. En deux heures nous sommes à Madrid après avoir survolé les Pyrénées et particulièrement le Vignemale (2) que nous avons gravi avec Monne voici quelques années. Le vol pour Quito part également à l’heure mais j’ai dû donner mon sac à main dans la soute car il n’y a pas assez de place dans l’avion. Nous voyons le sol jusqu’à ce que nous quittions la côte portugaise et nous verrons brièvement une des îles des Açores (3). Nous faisons route vers Santo Domingo en République Dominicaine. Sur l’île il y a de gros nuages orageux mais l’escale se passe bien, bien que la température soit élevée. Il nous a fallu 8h pour traverser l’Atlantique et rejoindre les Caraïbes. De là, direction sud pour 3h de vol; on voit la côte vénézuélienne mais ensuite, comme nous sommes en plein après-midi, presque toute la Colombie (4) et l’Equateur (5) sont couverts de nuages. L’atterrissage à Quito est impressionnant, on ne voit pas les alentours de l’aéroport mais le toit des maisons de plus en plus proche. On a l’ impression de se poser sur les maisons. Le passage de la douane se fait rapidement, mais il n’y a personne au rendez-vous. Nous sommes en Amérique du Sud et la ponctualité n’est pas la préoccupation première, il faut dire que l’avion avait environ 20 min. d’avance. Sur le coup des 18h00 après ½ h d’attente, Mario arrive pour me conduire dans ma famille qui n’est pas celle prévue, mais vu l’expérience faite à Quito (6), je crois que je ne pouvais pas mieux tomber.

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Samedi, 22 juin 1996
Quito, la capitale de l’Equateur est située à 22 km au sud de l’Equateur et il y a un monument à l’endroit où passe la ligne. C’est le but de notre excursion du jour. Avec Margrith, une étudiante allemande et une autre suédoise, nous prenons le bus pour aller à Mitad del Mundo (7), env. 1h de trajet. Là, nous sommes presque 1h trop vite et il nous faut attendre car le monument n’ouvre qu’à 10h00. Il s’agit d’une tour d’env. 30 m de haut surmontée d’un globe de bronze d’un Ø de 5 m. A l’intérieur il y a un petit musée avec la présentation des différentes populations du pays. Comme il fait beau nous décidons de faire un saut jusqu’au Crater de Pululahua; nous commençons par marcher, mais bien vite nous nous retrouvons à l’arrière d’une camionnette qui nous pousse un bout. Nous débouchons au bord du cratère avec ses fermes, mais en moins d’une demi-heure les nuages remplissent tout le cirque et on n’y voit plus à 20 m. C’est à pied que nous regagnons Mitad del Mundo, c’est plus facile car ça descend. Une tentative pour aller voir les ruines Incas de Rumicucho à pied échoue car c’est trop loin et nous sommes un peu fatigué. Nous retournons à Quito en bus.

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Jeudi, 27 juin 1996
Aujourd’hui, journée d’école spéciale car avec Margrith, Isabela (8) et Grace nous allons visiter le marché de Saquisili (9) à env. 45 min. au sud de Quito. Nous avons rendez-vous à 7h30 au terminal terrestre et prenons le bus à 8h00. Après 1h30 de route nous sortons du bus pour visiter le marché des animaux. Il est situé un peu en dehors du village. La vie est incroyable, on y vend de tout, vaches, chevaux, ânes, moutons, lamas. Les couleurs mélangées aux paroles et gestes donnent une atmosphère très agréable et sympathique. Une marche d’un petit kilomètre nous amène au coeur du marché. Chaque place du village a une autre spécialité; la place des chapeaux, des légumes, des habits, des patates, des fruits et des petits animaux. C’est pour nous l’occasion de manger des fruits inconnus, particulièrement une sorte de concombre sec avec des graines enrobées d’une substance blanche sucrée qui est délicieuse, de même nous goûtons des bananes rouges qui sont excellentes, non seulement la pelure mais la chaire aussi est rouge-rosé. Même si nous n’avons pas trop fait de grammaire aujourd’hui, nous avons beaucoup appris sur l’Equateur et sa vie, le marchandage. Cette journée m’a beaucoup plu et restera un des points importants de mon séjour en Equateur. De retour à Quito nous allons manger dans la vielle ville, mais heureusement cela se présente bien différemment que le jeudi de la semaine passée, où nous ne pouvions plus sortir du restaurant où nous nous étions réfugiés pour échapper à la pluie. Les canalisations étant bouchées, il y avait bien 20 cm d’eau dans la rue et comme nous étions au point le plus bas, nous étions condamnés à attendre à l’intérieur que le niveau d’eau baisse un peu. Heureusement que ce ne fut qu’un orage.

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Dimanche, 7 juillet 1996
Aujourd’hui, journée importante pour l’Equateur avec l’élection du président. Qui d’entre Abdala (10) et Nebot va gagner, rien n’est joué d’avance car les sondages sont très serrés. Je me lève très rapidement avec Judith car elle va au bureau de vote et moi à l’aéroport. Un des grand point fort de mon voyage commence aujourd’hui, soit la visite des îles Galápagos (11). Bien que le voyage soit très cher (1000 US$ pour une semaine), je ne veux pas le manquer. A 7h00 je suis à l’enregistrement des bagages; l’avion lui part à 8h30, premièrement pour Guayaquil avec une courte escale et ensuite pour l’île de Baltra, un des deux aéroports de l’archipel. C’est une journée fantastique et nous voyons tous les sommets des volcans d’Equateur. C’est probablement la plus belle journée depuis que je suis ici. Le vol Quito - Guayaquil (12) dure 30 min et ensuite encore 1h ½ pour arriver aux Galápagos. Au moment de débarquer la méchante surprise connue nous attend; soit le payement de 92 US$, prix d’entrée au parc National. Notre guide nous attend et nous rejoignons le port en bus de l’armée. En peu de minutes nous sommes à bord de notre embarcation le “Valiant“ (13). Après le dîner (14) nous mettons le cap pour notre première plage, Las Bachas Beaches. C’est un débarquement dit humide, ce qui signifie qu’il faut mettre les pieds dans l’eau. Le bateau est ancré dans la baie et c’est avec une barque à moteur que nous gagnons la plage. Nous voyons notre premier “Iguana marina“. En marchant sur la plage, il faut faire très attention car il y a les oeufs de tortues de mer dans leurs nids. Dans une lagune derrière les dunes nous pouvons observer des flamants roses qui mangent des écrevisses, ce qui leur donnent cette couleur rose. Avant de regagner le bateau nous faisons quelques brasses dans l’eau mais elle n’est pas trop chaude. Nous sommes 10 à bord, soit 3 Suédoises, 2 Allemands, 2 Hollandais, un et une Canadien/ne et moi. L’équipage est composé du capitaine, du guide, du cuisinier et de deux marins. Nous passons une grande partie de la nuit dans cette baie (15).

Lundi, 8 juillet 1996
Vers les 3h00 du matin, les moteurs se sont mis en route et nous avons mis le cap sur l’île Bartolomé; nous jetons l’ancre au pied d’un rocher très caractéristique dans ces îles. Premièrement en allant vers l’île San Salvador nous voyons quelques pingouins, les plus au nord du globe. Notre deuxième visite est purement géologique, il n’y a guère d’animaux dans ce coin. En effet nous visitons une coulée de lave du type de Hawaii vieille d’une centaine d’années. La coulée a plus de 18 km de long, et les premiers signes de végétation apparaissent en particulier certains cactus. La végétation ne peut repousser qu’une fois que tous les gaz se sont échappés. La coulée est à Sullivan Bay. Ensuite nous faisons une excursion à l’île de San Bartolomé et gravissons son point culminant à 114 m. De là nous avons une vue superbe sur la coulée de lave et la baie où est ancré notre bateau. Au retour nous allons faire trempette dans l’eau et les phoques qui se prélassent au soleil, sur le sable, se jettent également à l’eau pour venir jouer avec nous. On voit qu’ils ont un réel plaisir à s’amuser avec les humains. Après le dîner, nous mettons le cap au sud en passant entre Baltra et Santa Cruz pour faire halte, entre les deux îles de Plazas, pour le souper et une partie de la nuit. Nous avons décidé de laisser l’île de Santa Fé de côté et d’aller visiter Isla Lobos.

 

Mardi, 9 juillet 1996

Nous sommes réveillés à minuit par le bruit des machines. Il nous faudra 6 h pour gagner Isla Lobos à une centaine de mètres de l’île San Cristobal. Isla Lobos est bien petite mais nous réservera de bonnes surprises. Premièrement nous voyons les fameuses frégates magnifiques qui, durant la saison des amours, peuvent gonfler un sac rouge vif qu’elles ont sous le cou. Le plumage noir avec le sac rouge donne un contraste particulier propice à la photo. Nous voyons également nos premiers Piqueros Patas Azules avec de nombreux jeunes. Il y a également de nombreux phoques, petits et grands, mais on a meilleur temps d’éviter les grands mâles car ils sont très agressifs. Nous essayons de nager avec les jeunes phoques, mais aujourd’hui ils ne paraissent pas trop intéressés. Après les premiers instants d’intérêt et de curiosité passés, ils partent vers d’autres lieux. Un petit trajet de 30 min nous mène au port de Baquerizo Morena (16), le port de San Cristobal. Ici comme ailleurs dans les Galápagos tout doit être importé et la vie est plus chère que sur le continent. Nous passons l’aéroport et allons visiter une plage où nous trouvons des Iguanas marinas bien plus grand qu’avant. Ils ont bien un mètre de long, peuvent vivre jusqu’à 100 ans et changent de peau tous les 20 ans. Une fois que leur corps a atteint une température de 40 °C, ils doivent plonger dans l’eau pour abaisser leur température car ils ont le sang froid. Ils mangent des algues. Nous avons également la possibilité d’observer des colonies de phoques. On pourrait les toucher mais c’est interdit et ça vaut mieux pour eux (17). Nous passons encore un moment dans le port avant de regagner notre bateau pour le souper. Une fois encore, nous passons une partie de la nuit au port avant de mettre le cap vers la partie la plus au sud de notre tour, l’Isla Española.

 

Mercredi, 10 juillet 1996
Española sera certainement l’île qui me marquera le plus. Nous débarquons à Punta Suarez, la pointe à l’est de l’île. C’est le domaine des Piqueros Patas Azules; ils seront partout et particulièrement au milieu du chemin, c’est à nous de faire un détour pour les éviter. Pour pêcher, quand ils plongent dans l’eau, ils ne ferment pas les paupières ce qui fait qu’après environ 7-8 ans ils sont aveugles et comme ils ne voient plus ils se “crashent“ contre les rochers. Sur l’île vivent également les waved albatros, seul endroit au monde où on les rencontre. Ils ont de grandes ailes et ne peuvent pas décoller de la terre. Ils leur faut gagner le haut de la falaise en marchant gauchement pour ensuite, s’il y a assez de vent, prendre leur envol un peu comme une aile delta; c’est très beau à voir. On voit également des iguanas marinas par groupe de 50 à 100, c’est impressionnant. Au retour avant d’embarquer, nous sommes allés voir une mère phoque et son enfant qui devait avoir ¾ h . Comme nous arrivions dans l’île un autre groupe a assisté à cette naissance. Nous passons la nuit dans la baie.

 

Jeudi, 11 juillet 1996
Durant la nuit nous avons mis le cap sur Floreana où nous jetons l’ancre à Punta Cormorant. Le lieu n’offre rien de très particulier mais nous pourrons voir des cristaux d’olivine dans le sable; il y a également des flamants roses dans la laguna derrière la plage, mais c’est un peu comme le premier jour. Sur une autre plage de sable blanc très fin nous pouvons observer des raies à aiguillon et il faut faire attention en entrant dans l’eau. Après le retour au bateau, nous partons en canoë au Devil’s Crown pour faire un peu de snorkeling mais l’eau n’est pas très chaude et le courant fort. Je resterai dans la barque. C’est un cirque rocheux désertique à part quelques cactus qui y poussent. Ils auront la chance de voir un requin tête à marteau, mais ils remonteront très rapidement et tout excités dans le zodiac. En moins d’une ½ h nous sommes à Post Office Bay où il y a une boîte à lettres des pirates et qui fonctionne encore aujourd’hui, c.à.d. que si dans la boîte il y a une carte ou une lettre de sa ville on la prend et on l’apporte au destinataire. Si on a de la chance ça va vite, comme ça peut ne jamais arriver. Pour moi c’est du “bluff“ qui ne m’intéresse pas beaucoup. Dans l’après-midi nous mettons le cap sur Isabela et son petit port, Puerto Villamil. Nous faisons ce trajet de jour car les courants sont très forts et il risque d’y avoir de nombreuses vagues; le voyage de nuit serait trop dangereux pour notre embarcation. Le voyage dure environ 5 h et nous entrons au port avant la tombée de la nuit. Nous avons juste le temps d’aller voir un endroit, une cavité au milieu d’une formation de lave. Nous avons la chance de voir deux requins qui eux sont végétariens et également une tortue d’eau verte.

 

Vendredi, 12 juillet 1996
La couverture nuageuse est très basse et n’annonce rien de bien pour notre ascension du Volcan Santo Tomas. Nous sommes là, nous n’allons pas ne pas essayer. A 5h30 nous passons dans le canoë pour gagner la jetée du port, mais notre marin ne manoeuvre pas trop bien et une vague mouille tout le côté du bateau où bien sûr je suis assis. Ce n’est pas terrible ensuite d’aller à cheval avec un pantalon mouillé. Un bus nous attend pour aller jusqu’au village de Santo Tomas. Nous sommes dans les nuages et il pleut légèrement, vraiment rien de bon. Nous devons attendre encore un peu car les chevaux ne sont pas là, nous les avons dépassés en montant. En plus des pantalons mouillés, les selles sont également mouillées ce qui ne modifie plus rien. Et c’est parti pour ma première expérience d’équitation. Ça monte parfois fortement, mais les chevaux n’avancent vraiment que lorsque le maître les poussent. Il faut dire que les chevaux ne sont pas bien grands et avec notre poids ils peinent. La fixation des selles n’est pas terrible non plus; quand j’ai mis le poids sur l’étrier pour monter, je suis resté au sol et c’est la selle qui a tourné. Dix minutes après le départ on sort des nuages et le soleil nous réchauffe, c’est super nous sommes au-dessus et la vue sur les autres volcans de l’île et les autres îles est unique. Nous arrivons après 1½ h au bord du cratère, où au mois de décembre, on peut voir les tortues géantes. A cette époque elles sont au fond du cratère et ça prendrait trop de temps de descendre. Elles peuvent vivre jusqu’à une année sans boire ni manger s’il le faut, et elles peuvent vivre plus de 150 ans. Certaines régions de l’île sont fermées au public car les gardes sont en train de tuer les chèvres sauvages qui sont une grande menace pour les tortues, car elles mangent les feuilles des arbres comme les tortues. La descente se révèle plus périlleuse car le chemin est gras et glissant. L’Allemand, le plus grand, se fera même vider 3 fois en tombant avec son cheval, heureusement sans trop de dommage. Le mien également glissera une fois car il n’a pas fait attention, mais pour moi pas de problème car il c’est seulement retrouvé assis sur son postérieur et j’ai préféré descendre pour qu’il puisse se remettre debout. La fin de la descente et le retour au bateau se font sans problème. Une nouvelle fois dans l’après-midi nous faisons route pour traverser la mer entre les îles Isabela et la plus importante, Santa Cruz. Le trajet dure 7 h et nous arrivons lorsque la nuit est tombée. En route, des dauphins nageront un bon moment avec notre bateau. Le soir, l’équipe qui est allée à la disco a loupé le rendez-vous avec notre marin et ils ont dû “emprunter“ un bateau à rames pour rejoindre notre bateau.

 

Samedi, 13 juillet 1996
Visite du Centre Darwin à Puerto Ayora (18). C’est le seul endroit où nous pourrons voir les tortues géantes. C’est très intéressant mais c’est un peu comme dans un zoo. Le centre s’occupe des îles, de la faune et la flore. Ils enlèvent tous les oeufs des tortues des îles au sud pour les protéger des prédateurs, et les mettrent dans un incubateur pour leur permettre d’éclore et aux petites tortues de grandir et survivre. Il est également possible d’influencer le sexe car il dépend de la température. Malgré tous ces efforts le pourcentage de survie est très faible mais toujours plus grand que dans la nature. Dans l’après-midi nous faisons mouvement vers les îles Plazas, les deux petites îles à un jet de pierre de Santa Cruz, mais avec une faune et une flore bien spécifique et unique. Ici nous voyons les iguanes terrestres d’une couleur jaune brun. Ils mangent des feuilles de cactus. Près de la jetée il y a un gros phoque mâle. Notre guide le taquine mais quand il charge nous décampons très rapidement, le guide encore plus vite que nous autres. Notre voyage tire lentement à sa fin, en effet demain nous retournerons sur le continent.

 

Dimanche, 14 juillet 1996
Au petit matin dernière visite, l’île de Seymour. Nous y retrouvons encore une fois les animaux connus, mais particulièrement les frégates au sac rouge qui donne toujours un contraste super. Vers 9h00 nous sommes de retour à Baltra où nous prenons congé de l’équipage qui se prépare pour un nouveau tour alors que nous, nous partons en bus pour l’aéroport. Le dimanche il y a deux avions et j’aurai la chance d’avoir un vol direct Galápagos - Quito. L’avion est un peu en retard et nous partons vers 13h00 pour se poser à Quito à 15h00. Peu après, je suis de retour dans ma famille.

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Samedi, 20 juillet 1996

Pour s’acclimater avant de tenter l’ascension du Cotopaxi (19), j’ai décidé avec Peter l’Australien d’aller passer une nuit en altitude. Comme un de ses amis peut nous donner un “lift“ (nous pousser), nous allons monter au refuge du Cotopaxi. Il pensait passer me prendre entre 9 et10 h mais en réalité il sera plus de midi quand il viendra, nous sommes en Equateur. Nous ne partons pas tout de suite, nous allons premièrement manger dans un des tout dernier centre commercial de la capitale “El Jardín“ en face du parc de la Carolina, et c’est seulement vers 14 h que nous nous mettons en route mais avec de nombreux arrêts. Finalement nous arrivons à l’entrée du parc national à 16h00 mais là nous apprenons qu’il ferme à 15h00. Après discussion et un petit pourboire, le gardien nous laisse quand même passer. Il nous faut 1 h avec la Jeep 4WD pour gagner le parc à 4600 m. Le vent souffle très fort et il faut enfiler les vestes. En 1 h nous sommes au refuge à 4800 m. La tempête n’est pas loin. Comme le temps aujourd’hui n’était pas très beau, il n’y aura pas trop de monde au refuge. Le soir nous voyons les lumières de Quito au loin. Cela donne un spectacle super.

 

Dimanche, 21 juillet 1996
Il a soufflé très fort toute la nuit. Il a fait froid dans le refuge. Tout ceux qui sont partis sur le coup des 1h00 du matin (20) sont de retour avant 7h00, comme des bonhommes de neige. Ils ont dû faire demi-tour sans pouvoir aller au sommet. Pas trop étonnant avec ce vent. L’eau a même gelée dans la cuisine. Comme prévu nous allons redescendre à pied. Le temps est meilleur mais le vent souffle toujours très fort. Nous allons passer par un changement géographique assez super avec le sable et les cailloux autour de la cabane, puis la forêt à l’entrée du parc. La végétation augmente lentement devenant de plus en plus grande, les variétés augmentant avec de nombreuses fleurs superbes (21). Tous ces changements sont super. Cela nous permet de voir comment la végétation parvient à s’implanter sur les flancs d’un volcan. Nous marchons 3 h pour rejoindre le centre du parc où nous visitons le petit musée au passage. Rien de terrible mais le condor aux ailes ouvertes dans une des salles montre comment ce seigneur est impressionnant. Peu après une dépanneuse nous prend en charge et nous amène à la Panamericana, nous ne refusons pas car marcher au bord de la route n’est pas très intéressant. De la route principale nous regagnons Quito avec le bus. Il suffit de faire un signe de la main et si le bus a de la place il s’arrête. Les arrêts de bus en Equateur ça n’existe pas.

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Samedi, 27 juillet 1996
La Jeep de l’agence vient nous chercher, mais à l’heure précise cette fois. Nous passons encore chercher quelqu’un, ce qui me fait découvrir d’autres parties de Quito, et nous prenons à nouveau comme la semaine précédente la route du sud. Au centre du parc nous rencontrons 4 Américains qui font le tour avec la même agence. Pour notre part il y a un Autrichien, un Américain, Peter et moi. Nous prenons le lunch et répartissons le matériel. Quand tout est prêt nous reprenons la route de la montagne et du refuge. Nous y arrivons vers 15h00. Il y a un guide pour deux personnes ce qui est très bien et sérieux. Comme beaucoup n’ont jamais mis de crampons aux pieds, les guides font faire des exercices dans la pente de neige en dessus de la cabane. Il font même l’arrêt d’une glissade sur la neige, mais après avoir laissé prendre un peu de vitesse. Je trouve celà très professionnel. Vers 19h30 nous serons tous au lit car nous allons nous lever vite demain matin.

 

Dimanche, 28 juillet 1996
Lever à minuit, pour aller déjeuner. Ici les montagnes se gravissent la nuit car généralement à midi les nuages arrivent et marcher dans la neige mouillée n’est pas très intéressant et plus dangereux. Vers 1h00 nous démarrons. Il y a un clair de lune très lumineux et nous pouvons renoncer à la lampe de poche. Il nous faut un peu plus d’une heure de montée dans les pentes de sable gelé pour arriver au glacier. On met les crampons, on s’encorde et c’est parti. L’entrée sur le glacier est facile mais la pente est raide et le restera jusqu’au sommet, il n’y a aucun plat pour se reposer. La pente sous le sommet aura même bien 45°. Il y a très peu de vent et il ne fait pas trop froid. Malheureusement les nuages envahissent la montagne et bientôt il nous faut allumer nos lampes. Dans la pente sommitale Peter peine et nous avançons irrégulièrement. Il semble que le guide a accéléré. Je peine aussi dans les 30 derniers mètres. A 7h00 du matin nous sommes au sommet. Mais question vue, rien, même pas les bords du cratère, nous sommes dans les nuages. Ici le vent souffle et après 5 min nous redescendons. Le temps se découvrira nous permettant d’apprécier les pentes très raides du volcan. A 10h00 nous sommes de retour au refuge relativement fatigué. Le Cotopaxi avec ses 5897 m est le volcan actif le plus haut du monde. Nous nous glissons pour deux heures dans nos sacs de couchage pour récupérer. Ensuite nous reprenons le chemin de Quito. Nous étions bien 40 personnes ce matin au sommet du volcan. Pour ainsi dire personne n’a dû renoncer.

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Samedi, 17 août 1996

L’école est finie... et la partie voyage commence réellement. En premier je vais partir dans la jungle amazonienne. Pour cela il me faut me rendre à Lago Agrio à 8 h de bus de Quito. Une journée utilisée à voyager. Je n’ai pas envie de voyager de nuit si bien que je dois renoncer au bus de luxe. Nous partons avec un peu de retard mais rien de spécial. De Quito nous descendons premièrement dans la plaine de Tumbaco-Pifo avant d’entreprendre la montée au col sans nom qui culmine à 4060 m. Les montagnes sont dans les nuages, il neige même au passage du col, le goudron s’arrête et fait place à une route étroite en pierre. Avec la pluie elle est rendue glissante et dangereuse, mais notre chauffeur prendra toutes les précautions nécessaires, et je me sentirai toujours en sécurité. La route suit le trajet de l’oléoduc qui relie Lago Agrio (22) à Esmeraldas. C’est étonnant que la route soit en si mauvaises conditions justement pour le passage du col car il y a de nombreux et grands camions citernes qui y passent. Nous verrons d’ailleurs une voiture sur le toit en bordure d’un ravin, un camion-citerne lui dans le ravin et une autre citerne posée sur la route, elle s’est décrochée du tracteur. A l’est du col la végétation devient de plus en plus abondante. A Baeza la descente du col est terminée et la route va par monts et par vaux en direction de l’Amazonie. Le dernier bout sera à plat. Le changement de température est également marquant, il fait maintenant très chaud, quelle différence avec le col. Malgré la longueur du trajet et l’inconfort du bus je ne suis pas trop fatigué. J’ai rencontré deux Allemands et nous partageons une chambre dans un hôtel. Le soir il fait bon se prélasser sur les terrasses des restaurants avec une température agréable.

 

Dimanche, 18 août 1996
De Lago Agrio on en a vite fait le tour et j’utilise ce jour pour m’adapter à la température et me reposer du voyage.

 

Lundi, 19 août 1996
Comme le rendez-vous est à 11h00 je n’ai pas besoin de me lever trop tôt. Lorsque l’on se rencontre, le premier travail est de choisir une bonne paire de bottes à sa grandeur et de recevoir un bon poncho, protection contre la pluie. Il sera un compagnon indispensable durant ce voyage. Nous ne partons pas tout de suite car nous devons attendre encore 3 personnes qui arrivent en avion, mais il est à l’heure et nous l’entendons survoler la ville à basse altitude. Une fois tout le monde équipé, nous montons dans un ranchero, bus ouvert avec des bancs de bois, pour se rendre à Puerto Cuyabeno. Nous suivons toujours l’oléoduc, sans lui il n’y aurait pas moyen d’entrer si facilement dans la jungle. Je fais la deuxième partie du voyage sur le toit du bus, le vue y est meilleure. On voit malheureusement très bien les dégâts dus à l’exploitation du pétrole. Après 3h de route nous sommes au bord de la rivière, le Rio Cuyabeno. Il doit son origine aux pluies et ne vient pas des Andes. Comme il n’a pas plu depuis plusieurs jours, le niveau d’eau est bien bas. Nous embarquons dans un grand canoë propulsé par un moteur. Nous sommes 11, 5 Espagnols, 2 Allemands, 2 Français, 1 Hollandaise et moi. Il y a de nombreux troncs couchés au travers de la rivière et avec le niveau bas, le pilote doit donner de la vitesse à l’embarcation et lever le moteur au passage pour que l’hélice ne heurte pas le tronc. Il y a de nombreux méandres et il négocie ces tournants à la perfection; je me souviens des difficultés qu’on a eu l’année passée en Alaska. Nous avons de la chance de voir des singes dans les arbres, des “dead head monkey“. Ils ne sont pas bien grands et difficiles à voir surtout de loin, mais notre guide à l’oeil. Après 3 h de navigation nous arrivons à la Laguna Grande, un lac situé sur la ligne équatorienne. Nous devons le traverser pour gagner notre camp. Dans moins d’une heure il fera nuit, mais avant nous prenons place dans deux canoës à rames pour retourner au milieu du lac et prendre une baignade bien méritée. Après le souper nous buvons des Cuba Libre (23) (rhum + Coca) et terminons presque toute la réserve le premier soir! Il n’est pas très facile de marcher droit pour regagner son lit.

 

Mardi, 20 août 1996
La jungle vit vraiment la nuit, il y a des bruits de tous côtés mais ça ne gène pas pour dormir. Aujourd’hui nous avons au programme la suite de la descente du Rio Cuyabeno, mais cette fois-ci en canoë à rames pour supprimer le bruit et ainsi avoir la chance de voir plus d’animaux. Descendre la rivière est vraiment super, un canal d’eau au milieu d’un tunnel de verdure. Le shaman nous accompagne. C’est un peu le chef, le docteur, le sorcier de la tribu des Shuani (24). A part quelques oiseaux nous ne verrons guère d’animaux. Le canoë à moteur nous suit de très loin. Après 2½ h de pagaie, nous attachons nos canoës et continuons dans le grand canoë. Nous débarquons sur la rive du fleuve et marchons deux heures et demie dans la forêt. Premièrement ce qui me frappe, c’est qu’elle n’est pas aussi dense que je me l’imaginais mais si on s’éloigne du chemin on a vite fait de se perdre. Je serais bien incapable de m’orienter. Nous voyons différentes plantes. Nous terminons notre parcours au centre de la tribu où il y a une “école“ (25). De là, nous remontons le cours d’eau jusqu’à notre camp de base. Le soir nous allons à la chasse aux tarentules, de grandes araignées, aussi grande que la main. Notre guide connaît deux nids mais elles ne sortiront pas de leur trou. A la lueur de la lampe de poche nous voyons quelques pattes mais rien d’autre. Par contre nous avons la chance de voir un petit scorpion noir sur un arbre. Dérangé par nos lampes il saute à terre et traverse le chemin. Il faut voir comme tout le monde s’écarte comme un éclair. Notre chasse a un peu échoué mais c’est la nature. Alors que nous nous préparons à aller au lit, quelqu’un découvre une très belle tarentule sur un tronc juste à côté des toilettes. Une chance de pouvoir l’observer car elle est très grande avec ses pattes poilues. Après cette promenade de nuit la jungle présente un tout autre aspect beaucoup moins inoffensif.

 

Mercredi, 21 août 1996
Aujourd’hui deuxième promenade, mais à mon goût bien plus intéressante que celle d’hier. Elle se fait derrière le camp entre deux lieux du lac. En débarquant nous voyons l’arbre dont on extrait la quinine, remède contre la malaria. L’écorce a un goût très fort qui pique un peu la langue. Cette fois-ci le chemin passe par des zones très boueuses et parfois la limite est proche du bord supérieur des bottes. Qu’est-ce que ça doit être en temps de pluie. Le shaman qui nous accompagne, aujourd’hui encore, nous fait une démonstration de la manière dont il soigne les malades. Il nous montre également un arbre qui ne peut vivre que grâce aux fourmis. Elles tuent toutes autres formes de végétation pour donner une chance de vie à l’arbre, et les fourmis vivent dans des renflements dans les branches. Les indigènes mangent ces fourmis, au goût de citron, avec délice. Il faut un certain courage pour ainsi manger des fourmis vivantes. Notre shaman de 82 ans nous fait également une démonstration de la construction d’un petit panier à l’aide d’une branche de palmier. C’est passionnant de le voir tresser. Il confectionne également des flèches de sarbacane. Une fois ce tour terminé nous rentrons au camp. En fin d’après-midi nous allons partir pêcher les piranhas et aller chercher les alligators qui peuplent le Rio Cuyabeno. Notre campement est constitué de deux cases avec un toit en feuille de palmier et toute la structure est en tronc d’arbre assemblés sans un clou. Une des cases sert de dortoir avec des lits à l’intérieur de moustiquaires, l’autre est le réfectoire où en plus des tables il y a des hamacs suspendus pour se reposer. Une cuisine adjacente au réfectoire est du même type de construction. Il y a également quelques tentes. A voir ces huttes, on croirait être dans un film traitant de la jungle. Un véritable rêve, c’est super. Comme nous pensions partir, une pluie diluvienne s’abat sur la région et en ½ h il y a plus de 10 cm d’eau dans le canoë. Heureusement que nous avons retardé notre départ. Après une heure, il pleut toujours mais beaucoup moins fort et équipés de nos ponchos nous nous mettons en route. Nous remontons le Rio Cuyabeno et à un endroit que notre guide juge propice, nous lançons nos lignes avec des morceaux de viande accrochés aux hameçons. Nous attraperons bien un ou deux poissons mais pas de piranhas, malgré toute notre patience rien n’y fait. La nuit est maintenant tombée et on passe au deuxième point fort du voyage: les caïmans. Le seul moyen de les voir c’est avec le reflet de nos torches électriques dans leurs yeux. Nous en verrons 3, mais petits entre 30 et 80 cm, rien de bien effrayant. Il n’est pas facile de les voir même lorsque l’on est tout près. De la même façon nous verrons une petite vipère, mais comment le guide l’a repérée dans la nuit cela reste un mystère. Même à moins de deux mètres, j’ai mis très longtemps pour la voir, il faut reconnaître que je cherchais quelque chose de bien plus grand. Nous rentrons au camp avec l’aide d’une seule lampe et il n’est pas facile de guider le bateau dans les méandres. Nous avons atteint notre objectif à moitié pour ce soir. Nous remettons la pêche à demain.

Jeudi, 22 août 1996
Notre dernier jour dans la jungle. Nous remontons une fois encore le Rio Cuyabeno, mais cette fois-ci nous prenons un embranchement et y laissons le canoë à moteur. De là, avec nos deux canoës à rames, nous remontons un ruisseau. Il n’est pas plus large que trois mètres. Nous remontons le courant ce qui demande un bon effort. Le chemin est bouché par des arbres et des branches. Il faut parfois ouvrir le chemin. Même une fois il faut se lever et passer par-dessus une branche alors que le bateau, lui, passe dessous. A la montée comme nous n’avons pas trop de vitesse, nous restons coincé sur une branche sans pouvoir nous dégager, il faut mettre les pieds dans l’eau ce que fait “El Chino“ (26) notre guide local et pilote du bateau à moteur. Nous finissons par arriver dans un nouveau lac après avoir trouvé un chemin au milieu des herbes flottantes. Nous y sommes; nous pouvons pêcher le piranha (27). Cette fois il ne faut pas attendre longtemps jusqu’à ce qu’un pende au bout de la ligne. Les premiers sont petits et d’une belle couleur rouge-orange. Nous en attrapons également un beaucoup plus grand de couleur noir. Nous n’en gardons qu’un ou deux pour manger, les autres on les rejettent à l’eau, mais il faut faire attention de ne pas y laisser un bout de doigt lorsque l’on ressort l’hameçon. Une vraie partie de plaisir bien qu’ils mangent souvent la viande sans même qu’on sente une tension sur la ligne. Le passage dans ce ruisseau reste une belle partie d’aventure avec beaucoup d’imprévus. Nous retournons au lac pour y prendre un dernier repas et boucler nos sacs. Pendant la saison sèche, décembre-janvier, toute la région est à sec et très difficile d’accès. En trois heures nous sommes de retour à Puerto Cuyabeno où un autre groupe prend notre place, alors que nous retournons à Lago Agrio en bus. Certains vont prendre le bus de nuit, mais comme le paysage est super je vais refaire le voyage de jour.

 

Vendredi, 23 août 1996
C’est en bus que nous rejoignons Quito, mais le chauffeur ne sera pas terrible. En effet lors de la pause de midi, le bus de la même compagnie parti plus d’une heure après nous, nous rattrape et alors notre chauffeur va donner des gaz pour arriver avant lui dans la capitale. Il accélère pour passer le col dangereux et je n’aime pas cela, il aurait pu rouler plus régulièrement. On avait vraiment l’impression qu’il traînait. Sur le bord de la route nous avons vu l’incendie d’une maison d’un paysan du coin. Ça va très vite et il ne reste plus rein. Il faut tout reconstruire. Malgré ces péripéties, j’ai à nouveau beaucoup apprécié le paysage.

 

Samedi, 24 août 1996
Journée nettoyage et préparation de la deuxième partie du voyage. Je suis de retour à Quito (28) dans ma famille équatorienne.

 

Dimanche, 25 août 1996
Départ vers le sud pour Riobamba. Comme c’est une route fréquentée je n’ai pas pris d’informations sur les heures de départ, il y en a beaucoup. Je me rend au terminal terrestre comme d’habitude avec le trolley (29) et j’ai de la chance, un bus est sur le point de partir. Nous passons par Latacuna, Ambato et après avoir passé le col au pied du Chimborazo à 3610 m, nous arrivons à Riobamba. Je prends un hôtel tout près de la gare, c’est un peu plus bruyant mais bien plus pratique. Riobamba est une ville de style colonial avec de nombreuses maisons d’é-poque restaurées. Les rues du centre sont toutes pavées. Il y a également de nombreux parcs petits et grands, ce qui donne à la ville un volume. Un parc particulièrement intéressant est celui du 21 avril, car il est situé sur une colline et offre une belle vue sur la ville et les volcans environnants. La vie y est plus tranquille qu’à Quito et les chauffeurs un peu plus respectueux des piétons. Demain je vais faire le fameux voyage en train.

 

Lundi, 26 août 1996
Lever à 4h45. Hier les guichets de la gare étaient fermés et il faut faire la queue pour acheter les billets. Le train devrait partir à 6h00. A ma grande surprise le guichet est déjà ouvert quand j’arrive à 5h20. Le prix pour le trajet jusqu’à Bucay (30) est très cher 12 US$ pour les étrangers. Cela a son explication, mais je ne pense pas que ce soit sain à long terme. En effet le train a bien failli disparaître comme pour la ligne de Cuenca, mais un petit groupe de privés a racheté l’entreprise et en a continué l’exploita-tion. Avec cette politique des prix, ce sont les touristes qui font tourner l’affaire et ce sera la mort si pour une raison ou une autre il ne devait plus y avoir de touristes. Les premiers touristes sont montés dans le wagon 1ère classe mais le “hit“ du voyage, c’est de le faire sur le toit. Je suis le premier a y monter et a m’installer le plus confortablement possible. Bientôt je serai suivi par d’autres. Peu après 6h00, le jour commence à se lever et le train se met en marche. Il y a du brouillard et avec la vitesse il fait froid sur le toit, même très froid. Tous mes habits me suffisent à peine pour garder une température supportable. Les jambes sont particulièrement exposées. Il faut parfois baisser la tête pour éviter les fils électriques qui traversent la ligne à basse altitude. Le lever du jour est super, particulièrement une fois hors du brouillard. Notre première grande halte est à Guamote où les vendeurs de boissons chaudes font de bonnes affaires. C’est aussi le moment que le soleil choisit pour faire une apparition définitive. Cela nous réchauffe rapidement et on peut enlever une première couche. Lors de l’arrêt, tous ceux du wagon 1ère classe montent également sur le toit. Après ½ h de pause, le train repart en traversant premièrement un haut plateau marécageux absolument super, avant de s’engager dans une gorge impressionnante et en suivant un ruisseau que l’on ne quittera plus jusqu’à Bucay. Dans cette gorge on traverse des ponts et autres endroits vertigineux. La pente des rails est assez forte. On traverse un grand pont avant d’entrer dans les rues d’Alausi. Ici beaucoup de touristes montent également dans le train, enfin, directement sur le toit. Il n’est pas facile de trouver une place libre après cet arrêt. C’est très comique de voir tous les étrangers qui payent le prix fort agglutinés sur le toit, alors que les Equatoriens, eux, sont assis plus ou moins confortablement dans les wagons, le monde à l’envers! La partie la plus spectaculaire commence maintenant avec une descente très rapide dans la gorge que nous voyons au-dessous de nous. Cela commence par deux épingles à cheveux pour ensuite suivre presque la pente du ruisseau. Pour finir le train n’arrive plus à suivre et il est obligé de faire deux zigzag avec marche avant et marche arrière pour perdre de l’altitude. C’est le clou du voyage la Nariz del Diablo. Le voyage continue en suivant la rivière jusqu’à Huigra, la prochaine station. Là, quelques touristes descendent pour prendre le bus. Tout en continuant à descendre la vallée le train passe toute une suite de ponts et tunnels. La végétation change et augmente pour faire place aux plantations de bananes ce qui nous indique que la plaine n’est plus très loin. Vers les 13h00 nous entrons en gare de Bucay. Presque tous les touristes descendent du train pour soit se rendre en bus à Guayaquil (31) ou Riobamba. Pour ma part, je remonte dans les montagnes. Toute la crête est prise dans les nuages mais une fois de l’autre côté quel coup d’oeil magnifique. Nous avons la chance de voir le Tungurahua 5016 m, l’Altar 5319 m et chose exceptionnelle le Sangay 5230 m (32). C’est probablement le volcan le plus actif du monde et il est presque toujours dans les nuages.

 

Mardi, 27 août 1996
Je vais passer sur Baños et comme le temps n’est pas très beau, je renonce à faire une excursion du côté du Chimborazo. Une heure de descente dans la vallée et nous voilà à Baños, un des centres touristiques de l’ Equateur. Je commence par visiter le village avant de décider de faire une promenade sur les hauteurs. Je commence par monter un sentier raide suivi d’une grande série d’esca-liers pour arriver à la statue de la Vierge Marie. Il semblerait qu’elle ait fait un miracle lorsque les sources d’eau chaude se sont taries après une éruption du volcan Tungurahua. De là, je monte à flanc de coteau pour arriver vers un complexe hôtelier tenu par un Suisse. Il domine Baños, mais à voir il faut sûrement ouvrir le porte-monnaie bien large pour y dormir. Je redescend en suivant la route jusqu’à Bellavista, qui comme son nom l’indique, offre un super panorama sur Baños. De là, un sentier très raide mais agréable me permet de regagner Baños. Ce fut un beau tour me montrant bien le paysage des environs.

 

Mercredi, 28 août 1996
J’ai réservé un tour pour aujourd’hui. Nous allons faire du VTT. Je suis en compagnie de deux Français de Bordeaux. Nous allons monter en camionnette jusqu’à Pondoa, l’entrée du Parc National du Sangay à 2800 m d’altitude. Nous pouvons voir sur la crête, 1000 m plus haut, le refuge du volcan. De là, nous redescendons jusqu’à Baños, trajet nous laissant quelques brins d’aventure car les vélos ne sont pas ce qu’il y a de mieux. Il faudra même changer une chambre à air. Bien que nous sommes sur la route, elle est tant grossière que c’est un terrain idéal pour le VTT. Il nous faudra 2½ h pour redescendre et ce tour fut super, à recommander! Pour nous reposer de l’effort, il ne reste rien d’autre à faire que d’aller aux bains. La couleur est brun-vert mais ce n’est pas sale, c’est la couleur donnée par les minéraux. Il y a beaucoup de monde malgré le temps mi-figue, mi-raisin. Tant qu’ on est dans l’eau, ça n’a pas d’importance. Je me prélasse presque 2h dans cette eau chaude. L’eau arrive avec 52°C dans le bassin mais elle se refroidit assez rapidement pour avoisiner les 30°C à l’autre bout du bassin. L’eau est si chaude qu’on se brûle si on trempe la main dans le canal d’arrivée. je passe la soirée en compagnie des deux Français.

 

Jeudi, 29 août 1996
Nouvelle journée de mouvement et comme il pleut ça ne fait rien. Je prends le bus premièrement pour Quito et une fois au terminal terrestre, je descends les étages pour trouver un bus en partance pour Ibarra avec passage à Otavalo (33). Un voyage sans problème avec une amélioration du temps. Le bus nous laisse assez en bordure de ville si bien qu’il faut un peu de marche pour revenir au centre où sont les hôtels. Je ne trouve pas une chambre aussi facilement que d’habitude. Demain débutera le festival d’Otavalo, la Fiesta del Yamor ce qui amène beaucoup de gens en ville.

 

Vendredi, 30 août 1996
Le temps est au beau et je vais faire une bonne promenade dans les environs d’Otavalo. Je monte la route derrière la gare pour gagner le sommet de El Lechero qui révèle un excellent panorama sur toute la région. Je redescend en direction de la Laguna San Pablo que j’atteins au Club Boat. Je longe les rives jusqu’au ruisseau qui en sort. Aujourd’hui, c’est jour de lessive et de nombreuses femmes ont les pieds dans l’eau pour laver leurs habits. Elles les font sécher dans l’herbe sur les rives. Je continue ma promenade jusqu’à la Cascada de Peguche, un des lieu d’attraction touristique du coin. La chute d’eau est belle mais ne casse rien. Il y a une colonie de vacances qui visite le lieu en même temps ce qui donne une agitation toute spéciale au parc. Je reviens à Otavalo en suivant la ligne de chemin de fer qui, à nouveau, ne fonctionne plus. En juillet Peter l’avait utilisé. Le soir il y a beaucoup de monde en ville, c’est la veille du marché. Je vais manger dans un restaurant où un orchestre folklorique joue pendant plus de 2 h, c’est super. Mais comme ils ont terminé, le restaurant se vide. Il faut dire qu’il y a la fête ce soir en ville avec un cortège. Il y a tellement de monde dans les rues que je n’arrive pas à rejoindre mon hôtel, ce qui veut dire que j’assiste au cortège. Il est composé de chars sur lesquels ont pris place des “miss“. Certaines ne sont pas mal mais il faudrait qu’elles apprennent à sourire. Pour moi c’est une démonstration de machisme qui n’est pas de mon goût, mais pas du tout. Ce soir je me couche vers minuit.

 

Samedi, 31 août 1996
C’est jour de marché. Je me lève assez tôt pour me rendre au marché des animaux, mais je suis très surpris, il y a presque plus de touristes que d’indigènes. Je retourne en ville assez vite car je n’avait pas l’intention d’acheter quelques chose et le tour est vite fait. Je décide d’entre-prendre une deuxième excursion. Ce marché d’Otavalo ne m’a pas trop plus, il est très touristique, j’ai nettement préféré le marché de Saquisili qui est bien plus authentique. Je prends le bus pour Cotacachi et descend à Quiroga. En compagnie de deux Equatoriens, nous prenons une camionnette jusqu’à la Laguna de Quicocha. C’est en fait un cratère rempli d’eau avec deux îles au milieu. Le cirque est assez fabuleux. L’eau a environ 16 °C et la profondeur maxi 150 m. La rive est très raide et l’eau est assez claire, on doit bien voir à 5-7 m de profondeur. Je décide de redescendre à pied en utilisant la vielle route qui je le crois doit me conduire à Colacachi, mais en fait je me retrouve à Quiroga. Cette marche à la descente m’a donné une superbe vue sur la région, d’une autre perspective qu’hier. Du village je retourne à Otavalo en bus.

 

Dimanche, 1er septembre 1996
Journée de mouvement vers le nord mais très courte, ½ h de bus seulement pour passer d’Otavalo à Ibarra (34), capitale de la province Imbabura. Pas de difficulté à trouver un hôtel, tous les touristes sont à Otavalo pour la fête. C’est une belle ville avec ses vieilles maisons, ses églises et ses parcs. Le dernier tremblement de terre d’ importance date de 1987 seulement. Elle est à une altitude de 2250 m. C’est une région calme surtout en ce dimanche et je ne me prive pas de faire un saut à la Heladeria Rosita Suaréz qui fête ses 100 ans et qui est très célèbre. En fin d’après-midi, il faut faire la queue pour y entrer. La spécialité est la glace de mora ou guanábana. Un vrai délice, je répéterai l’opération les jours suivants.

 

Lundi, 2 septembre 1996
Je commence par m’occuper de savoir où et quand les bus partent pour San Lorenzo. Ce n’est pas si évident et il ne faudra surtout pas compter sur l’office du tourisme, j’en avait trouvé un hier mais aujourd’hui j’ai trouvé le deuxième qui me paraît un peu plus sérieux. Une fois cette partie administrative terminée, je pars pour faire une nouvelle promenade en direction du lago Yaguarcocha en suivant les indications de mon guide. Au moment où je vois le lac, je suis bien 100 m au dessus et je n’ai pas envie de redescendre, ce qui fait que je continue à monter sur la montagne dominant la ville. Je monte plus de deux heures avant d’atteindre la crête proche des dernières maisons. De là, j’ai une vue superbe sur le volcan Imbabura, de ses pentes et pour finir la plaine où est construit Ibarra. Au loin on aperçoit la vallée qui descend vers la mer et également celle qui part vers le nord en direction de la Colombie. En début d’après-midi je suis de retour en ville où je passe un moment tranquille dans les parcs. Malheureusement le train ne fonctionne plus et je ne sais pas s’il remarchera un jour. En effet son importance va en décroissant car depuis l’année passée la route a été terminée et maintenant les bus et camions peuvent joindre San Lorenzo (35). C’est donc en bus que je vais gagner la côte nord de l’Equateur, bien que j’aurais préféré le train.

 

Mardi, 3 septembre 1996
Je prends le bus à 7h00. Il est plein. Par moment nous serons presque le double de ce qui est autorisé, avec le couloir plein et d’autres avec les bagages sur le toit. Il ne faut pas s’étonner si nous crevons deux fois en moins d’un quart d’heure, ce qui oblige le chauffeur à faire réparer les deux pneus à Lita avant de continuer notre voyage en direction de la côte. J’avais entendu à la TV que l’ouverture de cette route faisait la fierté du gouvernement sortant, mais en fait de route elle est presque coupée en plusieurs endroits laissant juste l’espace nécessaire au bus pour passer. On a plus l’impression d’être sur une piste plutôt que sur une route. Certains ponts sont déjà inutilisables et la route a moins d’une année! En fin de course il y a moins de monde mais je suis toujours assis à côté d’une forte Noire sympathique, mais on ne peut plus bouger un pouce car elle a beaucoup de bagages. Après 7 h de voyage nous arrivons à San Lorenzo sur la côte Pacifique à quelques kilomètres de la frontière colombienne. C’est le point le plus au nord de tout mon périple sud-américain. Plusieurs jeunes prennent notre destinée en main et nous proposent un hôtel et de nous guider à travers la ville. Ce n’est pas bien grand et on ne peut pas vraiment se perdre ainsi, enfin la compagnie de ces jeunes collégiens n’est pas désagréable. En arrivant à San Lorenzo j’ai l’impression d’être entré dans un autre monde, d’être en Afrique. En effet ici 90% de la population est d’origine noire. Ce sont les descendants d’esclaves noirs amenés par les Franciscains, eh oui! Ici il y a une toute autre ambiance avec une joie de vivre, une nonchalance due à la chaleur que l’on ne rencontre pas ailleurs en Equateur; une preuve de la diversité du pays. A marée basse, le port n’est pas très beau à voir mais a marée haute ça a belle allure bien que l’eau soit brune. Il fait très chaud et toutes les chambres sont équipées de ventilateurs et moustiquaires. En fin d’après-midi nous faisons une partie de “freesbee“ dans une cour d’école avec des jeunes du coin. Nous sommes en eau après quelques minutes déjà.

 

Mercredi, 4 septembre 1996
Nous prenons la lancha, une barque à fond plat, pour nous rendre à La Tola. Deux heures de navigation inoubliable au milieu des mangroves. Ce voyage est vraiment super, nous ne suivons pas seulement les bras de mer, mais parfois nous coupons au plus court en utilisant de petits canaux au milieu des arbres. A La Tola, nous changeons de moyen de transport pour reprendre le bus et gagner en 4 h la ville de très mauvaise réputation, Esmeraldas (36). C’est le terminal de l’oléoduc qui vient de l’Amazonie (37). Bien des étrangers et indigènes préfèrent aller sur les plages d’Atacames. Comme je vais retourner assez tôt demain à Quito, je reste en ville.

 

Jeudi, 5 septembre 1996
Un voyage impressionnant de 6 h qui va nous reconduire dans la capitale. Je ne suis pas sans inquiétude car c’est une route dangereuse et il y a eu 18 morts dans un accident entre un bus et un camion la semaine passée (38). La route va par monts et par vaux jusqu’à Santo Domingo de los Colorados, puis ensuite la route monte jusqu’à 3500 m pour passer les Andes avant de redescendre dans la plaine où est construite Quito. La route n’est pas très large mais très sinueuse et comme d’habitude, il y aura des nuages sur la partie ouest de la chaîne de montagne, ce qui réduit encore la visibilité. On a presque eu droit à l’accident, en effet à la sortie d’une courbe on se trouve face à face avec deux camions citerne qui se dépassent. Heureusement que les chauffeurs de notre bus et du camion dépassé ont eu de bons réflexes. Après avoir fait le trajet sur cette route, dite dangereuse, j’en arrive à la conclusion que ce n’est pas la route qui est dangereuse mais bien évidement les conducteurs qui l’utilisent. Le revêtement est bon et la route assez large pour permettre le croisement mais pas le passage à trois de front. Cela ne m’étonne pas trop car les conducteurs équatoriens ne sont pas des champions, d’ailleurs si on a de l’argent on peut obtenir son permis sans passer d’examen, on voit le résultat de cette politique. En fin d’après-midi je suis de retour à Quito.

 

Vendredi, 6 septembre 1996
Journée de transition, avec lavage, confirmation de vols et autres tâches administratives et bien sûr la préparation de la suite de mon voyage car c’est la dernière fois que je suis à Quito. Demain je vais prendre définitivement la direction du sud. Je passe également faire mes adieux à l’école où j’ai une discussion avec Mario à propos des frais d’école.

 

Samedi, 7 septembre 1996
Départ de Quito. Je me rends en compagnie de Stefan à l’aéroport, lui rentre en Suisse et moi je prends l’avion pour Cuenca (39), la troisième ville du pays. Nous partons à l’heure et le vol (40) d’une demi-heure ne pose aucun problème même si la vue n’est pas terrible, il y a beaucoup de nuages. L’atterrissage à Cuenca est encore pire qu’à Quito, car les maisons sont bien plus proche de la piste. Il faut dire que l’aéroport n’est qu’à 20 min. de marche du centre ville. Cuenca est une ville bien tranquille de province avec de nombreuses églises mises en valeur particulièrement le soir avec un éclairage judicieux. La promenade au bord de la rivière est également très agréable. C’est l’endroit où se retrouvent les lavandières qui lavent leur linge dans la rivière et le font ensuite sécher sur les rives herbeuses. Cuenca me laisse une impression plaisante et agréable, il ferait bon y passer un certain temps mais j’arrive au bout de mon autorisation de séjour de 3 mois en Equateur.

 

Dimanche, 8 septembre 1996
J’ai l’intention d’aller à Incapirca, les ruines Incas les plus importantes d’Equateur mais quand je vois comme le bus est rempli, je refuse de monter. Je ne vais pas faire le voyage debout et serré, surtout qu’en temps qu’ Européen, on doit se pencher car les bus ne sont pas assez haut. J’attends un peu car on m’a dit qu’il y aurait un second bus, mais il n’en n’est rien et je décide de retourner en ville pour voir les rues de plus près et également passer un bon moment de délassement au bord de la rivière. C’est mon avant dernier jour en Equateur car demain je passerai la frontière en direction du Pérou.

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Ainsi se termine la réécriture de mon carnet de bord équatorien que j’ai essayé de reconstituer de mémoire. Fait à Cuzco entre le 15 septembre et le 1er octobre 1996.

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Lundi, 9 septembre 1996
Je me lève très tôt car il me faut prendre le bus à 6h00. Le temps est couvert, nous passons le petit col avant d’entreprendre la descente sur la côte. A ma grande surprise il n’y a pas de nuages comme dans la partie ouest du côté de Riobamba. Il n’y a pas non plus de végétation. C’est un pays lunaire et avec le jour qui se lève, ça donne une luminosité spéciale et spectaculaire renforçant les contrastes. La couverture nuageuse est bien plus basse qu’au nord, mais aussitôt que nous sommes dans les nuages, la végétation apparaît et devient plus dense pour se terminer par les grandes plantations de bananes. Après une petite pause à Machala (41) nous continuons pour Huaquillas (42) à la frontière. Ici il fait de nouveau plus chaud. Nous sortons du bus à 11h00 et comptons bien pouvoir passer la frontière avant la fermeture de midi. Pas de problème en 45 min nous sommes à Aguas Verdes, le côté péruvien de la frontière. Malgré tous les problèmes entre l’Equateur et le Pérou (43), il y a un trafic très dense sur le pont-frontière qui enjambe un ruisseau (44) de 2,5 m de large. Si on ne sait pas où est la frontière on a vite fait de passer outre. Dans le bus il y avait 2 Luxembourgeois et 1 Suisse.

 

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(1) Compagnie d’aviation nationale espagnole qui possède également Viasa (Venezuela) et Aerolinas Argentinas (Argentine).
(2) Plus haut sommet des Pyrénées avec 3298 m.
(3) Groupe d’îles à l’origine volcanique au milieu de l’Océan Atlantique appartenant au Portugal.
(4) Pays au nord de l’Amérique du sud avec 1’141’748 km2, 34’520’000 habitants et la capitale Bogota.
(5) Un des plus petit état de l’Amérique du Sud avec 272’045 km2 et 11’221’000 habitants. Il est composé de trois zones géographiques; la Costa, la Sierra et la Selva.
(6) Capitale de l’Equateur avec 1’100’847 habitants à 2850 m situé à 22 km au sud de la ligne équatorienne.
(7) Monument érigé sur l’Equateur à l’endroit où la ligne a été déterminée exactement en 1735 par le scientifique français Charles-Marie de la Condamine et son expédition.
(8) Ma professeur d’Espagnol à l’Ecole “South American Spanish Institute“.
(9) Petit village à 86 km au sud de Quito où se déroule un marché tous les jeudis.
(10) Abdala Bucaram sera élu président d’Equateur mais sera contraint à démissionner par le parlement quelques mois plus tard en raison de son comportement. Son surnom est “El Loco“ (le fou). Il est exilé au Panama en compagnie de sa soeur qui était maire de Guayaquil, mais qui a dû quitter son poste après avoir détourné beaucoup d’argent. Une vraie histoire de famille. Lors de la campagne électorale, il a su mieux se préoccuper des pauvres qui l’ont élu, même si ses arguments étaient vides de sens réalistes. Pour les étrangers le choix entre les deux candidats revenait à choisir entre le cancer et le sida.
(11) Il y a deux ans, les autorités du parc ont diminué le nombre de visiteurs de 70’000 à 40’000. Ils avaient constaté que certaines espèces d’oiseaux commençaient à partir et à ne plus revenir. Ceci a eu pour effet de provoquer une augmentation des prix. L’archipel est composé de nombreuses îles dont certaines sont entièrement réservées aux scientifiques. Nous visiterons 9 îles en tout. L’archipel se trouve sur l’Equateur à env. 1000 km à l’ouest du continent sud-américain.
(12) Vol avec la compagnie nationale TAME (Transporte Aero Militario Ecuatoriano) qui comme son nom l’indique est d’origine militaire. Ils utilisent de vieux avions vendus par les compagnies des pays occidentaux. Comme Lufthansa pour notre avion, dont toutes les inscriptions étaient en anglais et allemand.
(13) Petite embarcation pouvant accueillir 10 passagers et 5 membres d’équipage.
(14) Les désignations déjeuner, dîner, souper correspondent à la terminologie de Suisse et non de France.
(15) Nous passerons toutes nos nuits à bord du bateau.
(16) Dans ce petit port de l’île de San Cristobal se trouve le deuxième aéroport de l’archipel. L’immigration est une grave menace pour la survie du Parc National.
(17) Les jeunes phoques allaitent pendant une année. Si une mère sentait une odeur humaine sur son petit, elle l’abandonnerait et ça serait une mort certaine pour le petit phoque.
(18) Localité principale et capitale de l’archipel.
(19) Volcan très actif, deuxième plus haut sommet d’Equateur, situé à env. 50 km au sud de Quito. Par beau temps il est bien visible depuis la ville avec son cône recouvert de glace.
(20) Il y a bien des touristes qui souffrent du mal des montagnes et malgré cela tentent le sommet, mais la nature les remet très vite à l’ordre et ils sont de retour après quelques minutes déjà. On ne plaisante pas avec l’altitude!
(21) Nous verrons même des chevaux sauvages qui fréquentent la région.
(22) Cette ville nouvelle s’est développée suite à l’exploitation des ressources pétrolières de l’Amazone. Ce n’est pas une ville très attractive et intéressante.
(23) Une mixture alcoolisée au ravage dangereux, surtout qu’on ne sent rien ou presque aussi longtemps que l’on reste assis.
(24) Cette peuplade d’Indiens vit au coeur de la forêt, mais la civilisation gagne inlassablement du terrain et même si le shaman actuel s’oppose à la déforestation, ce n’est pas sûr que son successeur en fera autant. A 82 ans, ce shaman est très vieux compte tenu des rudes conditions de vie dans la jungle.
(25) L’école est un bâtiment où se courent après quelques pupitres et chaises en bien mauvais état. Une partie des locaux est utilisée pour l’entrepôt de marchandise.
(26) Petit-fils du shaman, il étudie actuellement en Colombie et est parmi les siens pendant les vacances.
(27) Ces poissons carnivores ne sont pas aussi dangereux que le racontent les films hollywoodiens. C’est la raison pour laquelle ont peut malgré tout se baigner dans les rivières où ils résident pour autant qu’il y ait assez d’eau. Ils se tiennent normalement vers le fond.
(28) Lors de chaque séjour à Quito je retournerai dans ma famille d’accueil.
(29) Pour lutter contre la pollution de l’air et ainsi supprimer les vieux bus crachant de la fumée, le conseil de ville à fait construire une toute nouvelle ligne de trolleybus. C’est un moyen agréable et rapide, en dehors des heures de pointe, pour traverser la ville.
(30) Ce voyage en train est l’une des attraction touristique les plus populaire d’Equateur. Il ne reste malheureusement plus grand chose de l’ancien réseau de chemin de fer qui parcourait le pays du sud au nord.
(31) Avec une population officielle de 1’508’000 habitants mais en réalité plutôt 2’400’000, elle est la plus grande ville et le port principal du pays. Elle est également le centre industriel et commercial de la nation.
(32) Comme ce volcan est très proche de l’Amazone il est presque toujours dans les nuages. Il n’est visible que quelques jours par année.
(33) Ville à 117 km au nord de Quito. Elle est le centre de production de l’artisanat textile du pays. Les exportations partent dans le monde entier et il est rare de rencontrer un commerçant qui n’ait déjà fait le voyage de l’Europe ou des USA.
(34) Fondée en 1606 à une altitude de 2250 m, elle a une population de 80’990 habitants. C’est une ville de style colonial qui est le centre névralgique du nord du pays. Le climat y est très agréable.
(35) Petite ville de la côte à la frontière colombienne, avec une population exclusivement noire. Très longtemps les seuls moyens de liaison étaient le bateau avec Esmeraldas et le train avec Ibarra. Du fait de son isolement elle a gardé un caractère très particulier.
(36) Ce port compte 98’558 habitants dévoués principalement au terminal pétrolier. La criminalité y est élevée et est aux yeux même des Equatoriens la ville la plus dangereuses du pays. Même moins sûre que Guayaquil.
(37) Cet oléoduc est très délicat et à déjà souffert dans le passé des tremblements de terre et pluies diluviennes suite à El Ñino, provoquant des catastrophes naturelles graves.
(38) Si d’une manière ou d’une autre le responsable d’un accident parvient à prendre la fuite, il n’est pas vraiment poursuivit par la police et les victimes doivent se débrouiller par elles-mêmes. Comme il n’y a pas de sécurité de l’Etat ou d’assurance RC, ces personnes sont à charge de leur famille et finissent généralement dans la rue comme mendiants.
(39) Troisième ville du pays avec env. 250’000 habitants. Elle a été fondée en 1557. Elle est située au sud du pays à 524 km de la capitale. Elle est connue pour ses églises et pour ses lavandières qui lavent leur linge au bord de la rivière au pied des murs de la ville.
(40) Vol avec la compagnie privée Saeta.
(41) Port important du sud du pays. C’est le centre principal de production de bananes. L’Equateur est le premier pays exportateur de bananes. On trouve également des fermes à crevettes au bord de la mer.
(42) La ville frontière entre l’Equateur et le Pérou est séparée en deux par un petit ruisseau de 2,5 m de large. La partie équatorienne de la ville se nomme Huaquillas et la partie péruvienne Aguas Verdes. La guerre de 1995 entre les deux pays a plongé l’Equateur dans un marasme économique profond, alors que le Pérou fort de toutes ses richesses et de la dynamique insufflée par son président Alberto Fujimori s’en est remis beaucoup plus vite. Il est dit que le conflit à coûté à l’Equateur quelques 250 millions de US$. On ne remarque aucune trace de frontière dans la ville elle-même. Simplement l’espace entre Aguas Verdes et Tumbes n’est qu’un “no man’s land“ avec des installations militaires à perte de vue.
(43) Pays d’Amérique du Sud avec 1’285’216 km2 et 23’383’000 habitants dont la capitale est Lima. Il était le principal centre des colonies espagnoles en Amérique du sud.
(44) Le Rio Zarumilla.

 

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